Abdellatif Laâbi est né en 1942 à Fès. Il grandit au maroc, y fait ses études et commence par y enseigner le Français. Il fonde en 1966 la revue Souffles (22 numéros en français, 8 numéros en arabe (Anfas, « souffles » en arabe), revue qui a « subverti le champ littéraire et culturel au Maghreb ». Son combat pour la liberté lui a valu d’être longtemps emprisonné au Maroc. Depuis 1985, il vit principalement en France. Son œuvre fréquente tous les genres littéraires (roman, théâtre (en 1963, il participe à la création du Théâtre universitaire marocain), essai, livres pour enfants), mais la poésie y occupe une place centrale. Couronnée par de nombreux prix dont le Goncourt de poésie et le Grand Prix de la francophonie, elle est traduite dans un nombre grandissant de langues. Passeur de mots, il a également traduit en français plusieurs auteurs arabes contemporains. Parallèlement à l’édification de son œuvre il s’implique dans l’action politique.
Aujourd’hui son engagement reste entier. Il crée en 2015 la Fondation LAABI pour la culture, basée au Maroc, indépendante de toute instance étatique ou organisation partisane. Elle a pour objet de prendre part à la défense de la liberté de pensée et de création, de plaider en faveur du droit à l’éducation et à la culture pour tous, ainsi que de promouvoir le débat d’idées, le dialogue des cultures et des civilisations. De plaider, enfin, en faveur de la préservation de la mémoire culturelle marocaine du passé comme du présent. Adbellatif Laâbi est là avec nous, homme de courage et d’engagement, pour évoquer ses luttes pour que les droits fondamentaux de l’humain soient respectés, pour faire barrage à l’obscurantisme, et, avant tout, pour nous parler de son œuvre.